Il m'a fallu quelques instants pour réaliser que la téléportation avait échoué, ou plutôt qu'elle n'avait pas atteint le but car je n'étais - fort heureusement - plus dans le monde souterrain des cousins de Rael mais dans une chambre richement décorée et meublée pour un être de petite taille.
Pas le temps de reprendre mes esprits que déjà des bruits de pas se font entendre, pris de panique je me cache dans le premier endroit venu et me donc planqué dans l'armoire avec mon havresac et son contenu étonnant. Alors que je sens un parfum de lavande fort peu masculin m'arriver aux narines, je vois une gnomette aux cheveux roses entrer dans la chambre et commencer à se dévêtir. Si les circonstances avaient été autres j'aurai peut-être attendu qu'elle ait fini sa besogne mais le temps me manquait. Je décide donc de faire connaitre ma présence en frappant à la porte de l'armoire et attendis poliment - une fois n'est pas coutume - qu'on m'invitât à entrer, enfin sortir quoi.
Après une immobilisation intempestive et des explications qui ont semblé faire tomber le poids du monde sur les épaules de mon interlocutrice, une tentative d'éstropiaison manquée de mon cher ami fou furieux et un retour au calme temporaire j'arrive à la convaincre de me renvoyer chez moi à Eklib sans oublier toutes les autres villes où j'ai pu m'approcher dans ma vie de vagabond... Autant dire que le voyage ne fut pas de tout repos. Je suis ainsi repassé par mon village natal où j'ai pu prendre de brèves nouvelles de mes parents avant de retourner en des lieux appartenant à des temps plus paisibles ou j'ai découvert la voie de l'ours et finalement je me suis retrouvé à la taverne d'Eklib.
Après avoir pris le temps de consciencieusement me bourrer la tronche pour anesthésier un peu mes nerfs mis à l'épreuve je me suis mis en route vers Roc-du-Tonerre pour rejoindre mes acolytes et prendre le temps de faire un compte rendu à notre ami Yorick qui nous apprend à cette occasion que notre pays est entré en guerre avec la contrée voisine et nous avoue ne plus avoir de missions à nous confier. Ce qui n'était pas pour nous déplaire car l'habitant de mon anneau s'était manifesté à moi peu de temps auparavant pour se renseigner sur l'heure d'arrivée du Rakkou express en direction du Royaume des Linormes. Alors que nous allions nous apprêter à prendre des chevaux ce fut au tour de mon marteau d'entrer en communication avec moi pour me faire comprendre qu'un pèlerinage se fait à pieds et que visiblement j'en aurai le plus grand besoin au vu de la liste sans fins de mes petits péchés.
Nous nous sommes donc mis en route à pieds et tout se passa sans encombres jusqu'à arriver au pays des Linormes où le comité d'accueil était composé de 3 bon gros géants des plaines bien gras et bien stupides qui faillirent tuer Wayland -comme tout ennemi qui se présente à quelque exception près - qui fut sauvé par l'apparition d'un prêtre d'Ondine défraîchi escorté de quelques gardes. Après avoir remporté le combat et sauvé mon javelot de foudre nous avons échangé les politesses habituelles et nous nous sommes dirigés vers la ville d'Ashtoun. Où nous avons appris qu'il y avait depuis peu des raids de géants dans la région. Nous avons passé un accord avec Ashtoun qui nous à promis des richesses si on parvenait à résoudre le problème posé par les géants. En revanche un nouveau problème devait se poser à nous : l'honorable vieillard qui nous avait porté secours s'était mis en tête de venir à l'aventure avec nous - peut-être a-t'il senti son heure approcher ? -
Nous nous sommes donc mis en route et avons décidé d'aller sous forme de petit nuage mignon jusqu'à la forteresse du roi des géants. Une fois arrivés là-bas et las de voir tout le monde hésiter, j'ai pris les devants et été voir les sentinelles pour demander une audience auprès de leur roi. Audience qui nous fut accordée grâce à l'aide précieuse de notre très cher mourant qui fit un traducteur terriblement efficace.
Après avoir exposé nos intentions au roi et la nuit étant tombée, il nous a proposé le gîte en attendant l'aurore. Nous avons donc accepté son hospitalité et avons pu nous noyer dans des piscines de vin qu'ils appellent pudiquement chopines.
Le lendemain, nous réveillant tous avec ce petit quelque chose qui fait qu'un nain se sent enfin lui-même -une lourde gueule de bois - nous nous mettons en route pour faire valoir l'opinion des géants qui voient d'un mauvais œil la déforestation massive dans laquelle se sont lancés les humains.
En chemin, nous voyons le spectacle rare de deux dragons -l'un argenté et l'autre blanc c'est à dire un vilain et l'autre pas, m'apprendras-t'on par la suite - et nous voyons notre vénérable ancien se précipiter à l'aide d'un des deux bestiaux. N'écoutant que mon courage et refusant l'idée de voir ce vieil homme se faire tuer par l'une de ces bêtes je me met à le suivre. A la fin du combat qui vit le dragon blanc tout méchant périr nous avons pu avoir la surprise de voir notre vieille connaissance Revlis qu'on avait croisé sur l'île au large de pointe du sable. Après quelque discussion nous parvenons à le rallier temporairement à notre cause et décidons de nous retrouver au temple de Bahamut de la ville.
Nous le devançons et décidons de préparer sa visite pour pouvoir agir au plus vite lorsque ce dernier nous rejoindra dans les jours à venir.